Le cimetière de Ville-d’Avray

Situé à flanc de colline, le paisible cimetière paysager de Ville-d’Avray jouxte celui de Marnes-la-Coquette.

Véritable lieu de mémoire, il accueille les sépultures de nombreuses personnalités marquantes du monde culturel et scientifique français.

Parmi elles, Boris Vian. Artiste aux multiples talents – écrivain, parolier, critique et musicien de jazz – il incarne un esprit libre et audacieux. Décédé en 1959, à l’issue d’une projection de l’adaptation cinématographique de son roman J’irai cracher sur vos tombes, il repose ici dans une tombe sobre, sans nom ni date, conformément à ses souhaits.

Autre figure notable, Jean Rostand. Ce scientifique et humaniste, membre de l’Académie française, est inhumé dans ce lieu depuis 1977. Plus loin, repose l’actrice Marie Dubois, emblème du cinéma français des années 1960 et 1970, disparue en 2014.

Le cimetière abrite également la tombe de Niels Arestrup. Comédien et metteur en scène franco-danois, il fut récompensé à plusieurs reprises – notamment par trois César, un Molière et un globe de cristal. Il nous a quittés en 2024.

Des figures du monde économique et historique y ont aussi trouvé leur dernière demeure. C’est le cas de Jean Cassegrain, fondateur de la maison de maroquinerie Longchamp, et de Pierre-Louis Dreyfus, compagnon de la Libération, engagé dans la défense des valeurs républicaines.

Enfin, une personnalité plus inattendue repose ici : Valtesse de la Bigne, de son vrai nom Lucie Émilie Delabigne. Célèbre courtisane du Second Empire, elle fut la muse de nombreux artistes et écrivains, et aurait même compté l’empereur Napoléon III parmi ses admirateurs. Elle fit ériger un monument funéraire remarquable : une torche de bronze soutenue par trois aigles – aujourd’hui disparus.

Valtesse inspira au-delà de son temps. Son célèbre lit de parade, au style opulent et théâtral, fascina Émile Zola. L’écrivain, qui la côtoyait, s’en inspira pour décrire celui de l’héroïne de son roman Nana, publié en 1880. Ce lit, pièce unique du patrimoine, est visible aujourd’hui au Musée des Arts décoratifs à Paris.

En déambulant dans les allées du cimetière, peut-être trouverez-vous deux sépultures mitoyennes appartenant aux familles Flajollet et Cassegrain. Coïncidence savoureuse que l’on ne saurait inventer… Avec tout le respect dû aux défunts.